rom.jpgAprès le succès de la première édition en 2008/2009, Returns of Marxism continuera à partir d'octobre 2008. Les sujets des formations de cette année comprennent : les politiques contemporaines en Amérique Latine, les politiques d'embourgeoisement, lire Le Capital, le féminisme radical, marxisme et philosophie...

Ces dernières années, nous avons observé un renouveau d'intérêt pour le marxisme partout dans le monde. Une novelle génération découvre la validité des traditions marxistes pour comprendre et se préparer à changer le monde. Cette série de séminaires se propose de regrouper chercheurs, écrivains et militants de différents horizons pour discuter de la pertinence des idées marxistes dans les débats contemporains.

Unlike the famous boxing match between Muhammad Ali and Smokin’ Joe Frazier,
the Asian Global Justice School (AGJS) at the International Institute for Research and
Education (IIRE) in Manila was a showdown between political heavyweights, with much
less violence and much more love and cooperation – that is, until the karaoke comes out!
Seriously though, the AGJS is 3 weeks of intensive Marxist and political
education for the respective cadre of the different sections of the Fourth International (FI)
in Asia (with a few European sections thrown in for good measure), and for the selected
guests of the RPM-M (Revolutionary Workers’ Party of Mindanao), such as Partido ng
Manggagawa (PM); we thus had members of the Peoples’ Liberation Party (PLP) of
Indonesia, with an accompanying member of the KPO, a couple of comrades from the
Labour Party of Pakistan (LPP), a Sri Lankan comrade of the of the NSSP, a particularly
colourful member of the Bangladeshi section, CPB-ML, along with comrades from the
Australian Socialist Alternative – to say that this was a show of internationalist solidarity
would be an understatement!
The programme, with its well-thought out structure and content, attempted to
cover the most pertinent issues facing comrades within the region today: issues such as
the particularities of the global economic system within Asia – with Alex De Jong doing
a great job in covering its imperialist content; questions of migration (in the Philippines
alone, remittances from OFWs account for approx. 10% of GDP!); class composition
and how this feeds into modes of organising, both in terms of traditional trade union
structures, and the less orthodox methods of NGOs and more peasant-based strategies –
the latter being covered brilliantly by a comrade from the Philippines; the all important
question of feminist politics; what it means to be ‘gay’ or ‘straight’ in Asia; how we
should organise for the twenty-first century; and, one of my personal favourites, the
ecological question and how Marxism points the way to overcoming the contradiction
between capital and nature.
Besides the official programme, there was time to develop networks between our
respective sections – I was fortunate enough to accompany our Bangladeshi comrade to a
meeting with the Asian Peasant Coalition (APC) and I’m looking forward to joining BKF
and BKS on the second leg of their famous Climate Change, Gender and Food
Sovereignty Caravan that was so successful last year; there was also time to visit and
make connections with urban poor resisting eviction form their squats, as well as with
members of PALEA (Philippine Airlines Employee Association), who have been fighting
against contractualization and unemployment for 10 months – inspirational comrades and
a particular highlight of the 3 weeks.
All in all, the AGJS is a stalwart of the FI and its particularly pluralist
internationalism. I thank the RPM-M comrades for organising a successful and eye-
opening school and I hope to see them again next year!

 

La quatrième École Altermondialiste organisée par l’IIRF de Manilla était uneconfrontation amicale et solidaire entre poids-lourds politiques – à l’exception de lasession de karaoke !

 

Les files interminables dans Quezon City aux Philippines sont compensées par la seconde École altermondialiste qui s’est tenue du deux au vingt en un août . J’y ai participé en tant que membre du Comité Politique des Pauvres – Parti Démocratique du Peuple (KPRM-PRD) avec dix autres activistes de gauche venus de Taïwan, des Philippines, du Sri Lanka, du Bangladesh, du Japon et du Pakistan. Il s’agissait d’une école de formation de trois semaines organisée par l’IIRE de Manille. Les participant.e.s étaient membres de différentes organisations et partis révolutionnaires avec des traditions différentes, engagé.e.s dans différents types de luttes au niveau national. Il y avait des activistes du monde paysan, de travailleurs, d’organisations de femmes, enfin il y avait aussi des activistes actifs dans des régions rurales où il y a des conflits armés.

L’école a traité de seize sujets différents, c’était un contenu riche et stimulant, il renforçait les idées révolutionnaires et donnait un cadre marxiste et révolutionnaire pour comprendre les problèmes du monde et pour proposer des solutions socialistes.

La crise de civilisation mondiale actuelle, montre que seuls le marxisme et le socialisme offrent un cadre d’explication pour le système capitaliste et impérialiste. L’idée de « la fin de l’histoire » (Fukuyama) est aussi contredite par le « début d’une nouvelle histoire » écrite par la résistance des peuples en Amérique latine contre l’impérialisme, plus particulièrement à Cuba, au Venezuela, en Bolivie et en Equateur. En même temps ils luttent pour la création du socialisme du 21ème siècle.

La formation était divisée en trois parties : le contexte des luttes en Asie, la situation politique et économique mondiale, les mouvements des luttes et la construction d’organisations pour le changement.

Dans la première partie, on a traité des sujets suivants : l’Asie dans la crise mondiale économique ; l’impact passé et présent de l’impérialisme et de la mondialisation ; les migrations internationales – décrites à travers le développement du capitalisme et la crise actuelle ; la religion et les mouvements religieux – comment faire la différence entre mouvements progressistes et réactionnaires dans des contextes nationaux ; la composition de classe en Asie – qui est la classe ouvrière dans un monde de bidonvilles?

Le deuxième partie a couvert six sujets : la question rurale et paysanne – avec une description de la situation actuelle de l’agriculture, les caractéristiques du monde paysan et de ses mouvements ; les possibilités de travail des ONG – en regardant leur rôle dans la société civile et la question du pouvoir politique ; le féminisme – l’oppression spécifique et l’oppression de classe des femmes ; les luttes syndicales en Asie et les avancées possibles; nationalisme et libération nationale – la différence entre ces deux concepts et le rôle des pauvres des classes travailleuses et des autres secteurs opprimés et populaires dans la lutte de libération nationale ; marxisme et écologie – comme lier les deux et voir la crise écologique qui se développe comme la conséquence directe de l’impact du capitalisme.

La troisième partie traitait de cinq sujets concernant les stratégies révolutionnaires en Amérique latine –différents exemples de stratégies pour la lutte pour le socialisme; l’internationalisme et l’alter mondialisme – quel est l’état actuel du mouvement et quels sont les nécessités d’une coopération internationale ; mouvements et dialectique entre réforme et révolution, comment gagner le plus de gens possible dans les mouvements pour un programme révolutionnaire, mais aussi la relation entre mouvements et partis ; construire des partis révolutionnaires dans un contexte international ; le socialisme du 21ème siècle – comment construire le socialisme et apprendre des erreurs du 20ème siècle et les éléments important pour ce renouveau socialiste. Il y a eu aussi une discussion importante sur le thème du mouvement LGBT en lien avec la crise capitaliste et des échanges sur les expériences nationales diverses.

Les conférenciers qui ont participé à cette formation venaient d’horizons divers : Peter Wang de l’Association pour la Promotion du Marxisme de Hongkong, Kenji Kunitomi de la Ligue Communiste Révolutionnaire du Japon (LCRJ), Piet Engelschman et Alex de Jong du SAP néerlandais, Pierre Rousset du NPA (France), des dirigeants de la gauche des Philippines Ricardo Reyes et Frank Pascual, la militante féministe Yennah Torres, Walden Bello Ph.D. représentant du Akbayan Party List des Philippines, Wilson Fortalesa du Partido ng Manggagawa et Richard Solis de l’IIRE de Manille.

Les discussions chaleureuses et fraternelles entre participant.e.s étaient possibles aussi parce que les problèmes étaient traités dans leur contexte asiatique ou de situation semi coloniale, en lien avec nos luttes au quotidien. Les thèmes les plus intéressants étaient la religion et les mouvements religieux, la question agraire, les ONG, les thèmes liés aux femmes et la problématique LGBT, nationalisme et libération nationale, la stratégie et les exemples latino américains , parti et mouvement et le socialisme du 21ème siècle. L’Asie compte le nombre le plus élevé de pauvres dans le monde (et le plus de petits paysans) avec le plus d’ONG sur le terrain, il y existent des cultures très arriérées et des dynamiques populaires de mouvements et d’organisations de gauche. Beaucoup de discussions parlaient de la question de la radicalisations des mouvements et des révoltes.

Il faudra en tout cas continuer les discussions plus particulièrement concernant la situation économique et les classes sociales, l’impérialisme, l’oppression des femmes et la question LGBT et la stratégie révolutionnaire. Ceci devenait de plus en plus clair pendant l’école. C’était aussi l’occasion de recharger nos batteries et de poser des questions sur notre compréhension aussi bien théorique que pratique, ce qui est essentiel pour les luttes socialistes révolutionnaires devant nous. Beaucoup de jeunes activistes de gauche rejoignent en ce moment le mouvement et les organisations révolutionnaires, sans vraiment comprendre les traditions historiques de la gauche ou bien dans des pays sans tradition de gauche.

L’école fut une très bonne occasion pour découvrir différentes approches et visions, personne n’essayait d’imposer une perspective unique ou uniforme. Au contraire, la formation était conçue comme un instrument pour apprendre les un.e.s des autres, pour utiliser ce qu’on apprenait dans notre propre contexte de lutte et de pratique nationale. On y a également appris et discuté des leçons de l’histoire des révolutions pour pouvoir construire aujourd’hui un parti et un mouvement qui est en même temps démocratique, large et radical.

Zely Ariane, porte parole nationale du KPRM-PRD et membre de l’Organisation des Femmes Libres.